CASSES-TOI, ETHICON!
First part : earning money.
ETHICON est une filiale du groupe JOHNSON & JOHNSON, c’est-à-dire l’un des plus gros fabricants au monde de produits pharmaceutiques, de matériel médical, de produits d’hygiène, de santé etc. Elle est cotée au Dow Jones, où elle est valorisée à 166 milliards de dollars.
JOHNSON & JOHNSON, c’est encore 250 filiales dans près de 60 pays et des produits commercialisés pratiquement dans tous les pays du monde.
Et encore, 113.800 salariés dans le monde, dont 4.000 en France, où elle réalise un chiffre d’affaire de 1,8 milliards d'euros.
Dans le tableau ci-dessous, en dollars, on voit l’évolution du dividende versé par action chaque année.
Regardez mieux la prévision pour 2010. Seulement un tout petit brouzouf ! Un misérable dollar par action ! Quelle pitié ! Il est vrai que le capital se compose de 2,758,070,000 parts, soit autant de petits dollars à distribuer… Mais quand même : 1 seul et unique dollar, alors que certains analystes prétendent que ça pourrait en distribuer pas loin de 2, c’est râlant, comme disait M. Preskovic (*) :
Et regardez le cours de l’action sur 5 ans :
Putain, ça fait chier : ça veut pas décoller de la soixantaine de brouzoufs ! Faut faire kek chose !
Dégraissons, dear share holders ! Virons, expurgeons, sabrons, jetons.
Ca tombe bien, il y a en France une filiale, nommée ETHICON.
Second part : laying off employees
- ETHICON, en France, est basée à ISSY LES MOULINEAUX.
Voici les derniers chiffres connus pour 2008 :
Chiffre d'affaires : 351 885 000 €
Résultat : 17 537 000 €
17 millions seulement.
Nombre de salariés à AUNEAU : 365.
Voilà, 365 salariés, à AUNEAU, vus du New Jersey, ça se voit même pas ! Pensez ! AUNEAU ! 365 !
365, c’est 0, 32 % des salariés !
Même pas 3 ksalariés (un kilosalarié, c’est 1.000 salariés, une unité de mesure que les financiers devraient inventer pour se faciliter la vie).
365/113.800°, ça doit même être inférieur au taux de mortalité naturel de l’ensemble, c’est dire s’ils peuvent crever !
Selon les ECHOS, la production devrait être délocalisée en Amérique du Sud.
Notons que JOHNSON & IDEM ne prétend pas que l’usine ne serait pas rentable. Il semble qu’une usine dans un pays pauvre pourrait l’être beaucoup plus. C’est tout.
Third part : fighting ?
Nous voilà donc en plein licenciement boursier. La délocalisation dans toute sa splendeur. Le cabotage économique, à la recherche de bouts de chandelles.
La fermeture du site est-elle une fatalité ?
Les politiques sont-ils impuissants face à de tels comportements ?
Beh non.
Le député du coin ne va pas manquer de se mettre en en grève de la faim, installé dans une salle de l’Assemblée nationale, en chantant des chansons béarnaises !
L’émotion que cela ne pas manquer de susciter conduira alors un gouvernement réticent à faire pression sur le groupe IDEM & JOHNSON ; il va alors changer d’avis et les salariés ne seront pas licenciés.
Jean LASSALLE, le fidèle, de retour !
Alors, oui, il y aurait peut-être un petit espoir. Simplement, il faut engager le combat.
MANDARINE MECANIQUE
* « Ah mais c'est râlant parce que, quand on aime le Doubichou, on aime le Klug aux marrons, c'est petite douceur ! » … in « Le père Noël est une ordure ».