Je te tiens, tu me tiens…

Publié le par Blogmasters MoDem 28

  

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Dans les collectivités, il y a un sport très pratiqué en ce moment: la chasse à l’entité en trop.

 

Dans le viseur de nombreux élus, le millefeuille administratif de la France. Mais selon d’où le tireur est placé, la cible est mouvante: tantôt il s’agit de mettre en joue la région, le département, l’intercommunalité, la commune dont on ne cesse de dénigrer le nombre, ces fameuses 36 000 communes qui sont l’une des exceptions françaises.

Mais lorsque l’on y regarde de plus près, pas si facile d’effacer d’un coup de gomme l’un des échelons. Faut-il supprimer la région dont le rôle est d’aménager le territoire, le département qui est le chef de file de l’action sociale, l’intercommunalité qui recherche des synergies entre des villes, la commune qui est l’instance de proximité?

Le choix, on le comprend, est soumis aussi à quelques jeux politiques. La gauche n’est pas si pressée de supprimer le département, la région, les communes dans lesquels elle s’est implantée. La droite est plus encline à couper dans le vif, pour couper un peu de l’influence de la gauche dans les territoires. Gageons que si les prochaines élections sont favorables à la droite, ces belles intentions fondront comme neige au soleil. Ne dit-on pas que lorsque l’on est élu, on ne pense qu’à une chose : le moyen de rester en place.

Et le Modem dans tout cela? La volonté de redéfinir les périmètres, de nouvelles coopérations, de remettre en cause les doublons créés par l’état sans casser les maillons constitués par les élus auprès des Français.

Le chemin est sinueux et les raisons de baisser les bras peuvent être nombreuses.

Lorsqu’il ne reste qu’à un maire les pouvoirs de police, difficile d’engager sa collectivité dans une démarche de développement. Ailleurs, des villes souhaitent réaliser des travaux mais ne peuvent car la compétence a été transférée à l’intercommunalité.

 

A l’inverse, des intercommunalités ont la compétence sans avoir les moyens. Cette réalité, elle est bien connue dans les services municipaux ou intercommunaux. Combien de fois faut-il demander une autorisation pour intervenir là où il y a compétence intercommunale ? Accepter la loi de la collectivité la plus forte ? Parfois seulement, les procédures sont ralenties.

 

Et le citoyen dans tout cela? Il est un peu désorienté, se présentant à la mairie quand il doit aller à l’intercommunalité, payant la taxe sur les ordures ménagères à la communauté de communes, lorsque c’est la ville qui l’informe des jours de passage.

 

Bien sûr tout n’est pas noir. Il y a aussi des réussites. Mais que d’énergie pour convaincre les élus, les particularismes locaux, les égoïsmes parfois. On a coutume de dire que l’on partage facilement ses difficultés, beaucoup moins ses richesses. L’enjeu de tout nouvel acte de décentralisation est de résoudre cette équation, simplifier là où on n’a cessé de complexifier.

 

J.B

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