LA REPUBLIQUE EN DECOMPOSITION
Un président de la République qui rince, aux frais d’un milliardaire, ses amis milliardaires dans un restaurant de prestige le soir de son élection.
Un président de la République qui se fait offrir une virée sur le yacht d’un autre milliardaire.
Un président de la République poursuivant de sa haine policière et judiciaire un ancien premier ministre.
Le même président essayant de faire nommer son fils sans diplôme ni expérience à la tête d’une société publique immobilière au budget considérable.
Un ministre du budget, trésorier du parti au pouvoir, qui fait embaucher sa femme par une des plus grandes fortunes du pays, laquelle par ailleurs fraude tranquillement le fisc.
Le même ministre bradant une immense forêt au mépris d’une loi qui n’autorise que le Parlement à vendre de telles forêts.
Un ministre de l’Intérieur condamné pour injures raciales, puis pour atteinte à la présomption d’innocence.
Un ministricule logé dans un bel appartement en principe réservé aux classes moyennes ou aux plus pauvres.
Un président de la République qui fustige un « présumé coupable » et accuse magistrats et policiers d’être les complices de l’assassinat d’une malheureuse jeune fille.
Une ministre des Affaires étrangères qui propose les services de la police française pour réprimer un peuple qui réclame sa liberté.
La même ministre qui se fait offrir des voyages en avion par un ami du dictateur auquel quelques jours plus tard elle offrira ses techniques répressives soft.
Un premier ministre qui se fait payer des balades en avion par un dictateur voisin.
Un président de la République qui, pour exercer un lointain droit de visite sur son fils résidant à l’étranger, utilise un avion de la République.
Cette liste trop longue n’est pas complète, hélas.
Deux ministricules contraints à démissionner pour quelques cigares et un faux permis de construire, cela avait pu nous faire croire un moment que la probité faisait son petit bout de chemin dans l’esprit de ces gouvernants.
Non.
Je fais le pari, ce soir, que MAM gardera son poste.
Elle le gardera, parce que le premier ministre est finalement encore plus mouillé qu’elle. Si l’une doit partir, alors l’autre aussi. Et ça ne se peut pas, même si ça se devrait.
Ce soir, j’ai honte d’être français.
Ces gens-là, que dis-je, cette clique, cette lie, elle sort des urnes. C’est forcément une projection de nous-mêmes. Collectivement, oui, c’est nous. Nécessairement.
“Something is rotten in the state of Denmark”.
Il y a quelque chose de pourri aussi dans la République française.
A quels principes nous raccrocher, à quels idéaux, quand la tête est rongée par la gangrène ?
Entendez-vous, en bas, ces grattements ? Les démons tracent leur tunnel jusqu’à la lumière pour nous sauter à la figure.
Nos concitoyens auront-ils un sursaut démocratique pour nous épargner le fascisme blondasse qui s’annonce ?
Amis centristes, modérés, vergogneux républicains de droite et de gauche, rassemblons-nous. Pour sauver le pays, j’espère. Pour nous sauver nous-mêmes, peut-être. Pour retrouver la fierté d’être français.
MANDARINE MECANIQUE