Force du symbole, vertu de la pédagogie

Publié le par Blogmasters MoDem 28

Après une série d’échecs, la question du réalisme se pose. Légitimement. Mais elle ne doit pour autant pas amener à prendre des décisions rapides et faciles, qui ne résoudraient rien en profondeur.

                On peut critiquer à première vue le manque de réalisme électoral de François Bayrou mais ce serait saisir les choses en surface. Même si la période est rude, et cruelle, il faut pouvoir estimer le poids de ces choix avec leur singularité. François Bayrou, loin de se limiter aux sphères étriquées de la politique politicienne, renverse les habitudes et touche au spirituel, au moral. A quelque chose dont les français ne croyaient plus.

Ce que François Bayrou a fait, il l’a fait avec une conviction telle, qu’il n’a pas voulu y mêler ne serait- ce qu’un millimètre de calcul. Quitte à sacrifier son siège de député. Quitte à mettre en difficulté son Mouvement. Pour bon nombre de gens réalistes, cela peut paraître fou mais en considérant les choses avec plus de hauteur, c’est rouvrir la voie -qui semblait perdue- de la confiance des citoyens en la politique.

Non. Ils ne sont donc pas « tous pareils ». On saisit alors toute la portée symbolique que peut déclencher un tel geste. Et c’est de cela qu’ont eu peur et le P.S. et l’UMP.

Le mal qui ronge la société est profond. C’est un mélange accru de cynisme, d’aveuglement et d’ignorance. Et c’est cela qu’a combattu à bras le corps François Bayrou contre l’approche politique dominante. Par la pédagogie, par cette façon de vouloir rendre acteurs et actifs les citoyens de leur destin, de les considérer comme des adultes et non comme des enfants, en leur exposant les problématiques avec humilité. Alors, il est évident qu’il est bien plus simple de manipuler les foules en sollicitant du peuple ses bas instincts ou en lui faisant miroiter des merveilles d’illusions, et qu’il est bien plus difficile de les élever à la conscience, à la réflexion et à l’action par la confrontation au réel.

Le pédagogue passionné qu’est M. Bayrou ne peut se résoudre à donner raison aux cyniques et aux manipulateurs. Aucune amertume de sa part. Il a toujours cette foi inébranlable envers ces concitoyens. Et c’est en cela qu’il faut estimer sa grande valeur. Il nous faut réfléchir au rôle moral et pédagogue du MoDem dans le débat public. Et saisir en quoi dans ces campagnes la forme n’a pas toujours été efficace. La communication au sens noble, c’est de la pédagogie. A nous de réfléchir dans quels sens elle peut se moderniser.

Ne nous laissons pas aller au cynisme. Ne nous laissons pas abuser à notre tour. La sincérité et la résistance de F. Bayrou gênent. Et c’est cette résistance et cette sincérité qu’il nous faut soutenir, plus que jamais. En apportant du sang neuf, indispensable renouveau pour fédérer le mouvement autour de sa bienveillante présidence.

Il ne faut pas nous y tromper. Cela en arrangerait beaucoup de voir le MoDem se séparer de son fondateur, j’ai tendance à croire que c’est même le but escompté.

Le MoDem n’a pas de raison d’être si c’est pour suivre les habitudes politiciennes. L’essentiel de notre force n’est pas dans une quelconque machinerie d’appareils même si cette dimension ne doit pas (ou plus) être négligée. L’essentiel de notre force, c’est d’abord notre âme.

Le Mouvement Démocrate n’est pas vraiment un parti. Tout comme François Bayrou n’est pas vraiment un politicien. Ils sont « autre chose ». Jean Cocteau aurait exprimé la profondeur et la poésie ainsi.

L. Q.

Publié dans La Vie du Mouvement

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P
<br /> Et si finalement les centristes allaient, selon leur sensibilité propre, noyauter le PS et l'UMP pour essayer de les rendre meilleurs ?... :-)<br />
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F
<br /> Je précise: c'est le sens de cette bienveillance qui me pose problème <br />
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F
<br /> Je suis absolument d'accord pour prôner la nécessité d'un "indispensable renouveau"avec une "pédagogie modernisée",et l'apport d'un"sang<br /> neuf".                                  <br /> <br /> <br /> Par contre l'idée de la "bienveillante présidence" de François Bayrou me gêne vraiment.         <br />
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