REFLEXIONS DE MILITANTS ET SYMPATHISANTS

Publié le par Blogmasters MoDem 28

 

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Nous publions une série de contributions à la réflexion politique, après le premier tour des présidentielles, reçues par le MoDem 28.

 

Ces réflexions n'engagent que leurs auteurs, et ne constituent pas la position des instances locales, mais leur intérêt justifie qu'une publicité leur soit réservée.

 

Nous ne mentionnons pas les noms des auteurs, même si certains ont précisé que nous pouvions les publier.

 

Première contribution.

 

La démarche de vérité : la campagne la plus louable mais la plus difficile.

M. Bayrou a toujours œuvré pour la constitution d’une force centrale indépendante, intelligente et pluraliste. Il est le garant d’une certaine morale, de valeurs essentielles qui en font l’un des hommes politiques les plus appréciés des français ; si ce n’est le plus apprécié. Il est estimé en premier lieu pour son courage, celui de ne jamais céder à la facilité, celui de rester fidèle à ses convictions et à une intelligence de pensée qui est étrangère à l’idée de catégorisation.

 

Cette intelligence de pensée demande aux relayeurs de l’information –les journalistes- de ne pas penser en terme seulement politiciens. Ce qui est décidément très difficile aujourd’hui dans une France rongée par le cynisme. Aussi, la place à la réflexion, à l’interrogation a été dans cette campagne extrêmement restreinte. Malgré le combat que M. Bayrou a mené pour se faire entendre.

M. Bayrou a cru -et croit encore- en l’intelligence des français. Il estime que ceux- là sont simplement victimes d’une insidieuse et constante propagande des puissants et qu’il convient d’y mettre fin. D’où cette idée phare de l’indépendance des médias. J’en rajouterai une autre- que j’estime tout aussi primordiale : celle de l’éducation aux images. Car sans cette sensibilisation aux techniques de mise en scène et de montage, les rouages ne seront pas démontés.

 

M. Bayrou a en cela pris le parti exigeant d’être l’homme de vérité. Entièrement. Dans le fond, comme dans la forme. Refusant l’idée de mise en scène, réfutant l’idée de politique- spectacle. C’est une position ô combien louable, ô combien estimable. Mais c’est une position risquée dans un monde médiatisé à l’extrême, où le débat est constamment appauvri et tiré vers le bas, où l’émotion jouée prend plus de place par son emphase que l’expression intelligente de la vérité. Les français ne peuvaient être aussi matures. Du moins pour l’instant.

 

Un risque que n’a pas couru Hollande…

 

C’est ce risque que n’a pas choisi de courir François Hollande. Il a eu recours aux vieilles armes du rêve et de l’illusion, alors qu’il était-il y a encore un an- sur une ligne de pensée voisine de celle de M. Bayrou. Il a préféré faire une campagne de l’efficacité, quitte à sacrifier l’éthique et l’idée selon laquelle la fin ne justifie pas les moyens.

 

C’est ce que lui reproche ouvertement M. Bayrou. Car il est à penser que si Hollande avait eu également du courage sur la question, les choses aurait été différentes et bien plus simples aujourd’hui. Un rassemblement Centre- Gauche aurait eu une pleine cohérence. Au lieu de cela, M. Hollande n’a pas voulu non plus froisser la gauche de la gauche.

 

Hollande, candidat du Centre- gauche

 

Sans pour autant vouloir cette gauche de l’extrême dans des postes à responsabilité, me semble- t’il. Aussi, je crois que le Centre et M. Bayrou ont un rôle primordial à jouer.

Il est certain que M. Hollande est conscient de l’Etat du pays, qu’il sait ses promesses intenables. Aussi, il est également certain qu’au-delà du sentiment de désillusion à venir des citoyens, M. Hollande saura ne pas mener le pays à la catastrophe. Il sait ce qui l’attend. Il a même repris hier l’idée de commissariat des stratégies à mener filière par filière de M. Bayrou.

 

Je crois donc qu’il est nécessaire que naisse cette force de Centre- Gauche. M. Bayrou pense au- delà de l’idée de parti. Il pense en terme de sensibilité. La gauche moderne, celle que semble vouloir M. Hollande, entouré de Messieurs VALLS, MOSCOVICI ou PEILLON, possède une sensibilité du Centre, une intelligence responsable et mesurée. M. Bayrou doit révéler cette sensibilité en poussant le P.S. vers le centre. C’est la seule solution constructive pour le pays !

 

Dangers à ne pas se prononcer pour un candidat

 

Je crains que miser sur l’effondrement de la politique d’Hollande soit dangereuse et risquée pour l’avenir du Mouvement Démocrate et peu constructive pour le pays.

 

 Je crains également qu’un choix similaire à celui de 2007 soit interprété d’une manière négative par une bonne partie des citoyens. Pour trois raisons principalement :

 

-          Un certain nombre des électeurs de M. Bayrou de 2007 ont senti comme inutile leur vote, puisque M. Bayrou s’est retrouvé en marge et non pas au centre de la vie politique. Ceux- là ont voté majoritairement pour Hollande, candidat jugé de centre-gauche, aujourd’hui. On pourrait même imaginer que cela serait encore pire aujourd’hui, étant donné l’état d’urgence dans lequel se trouve le pays. Cela pourrait être perçu comme du péché d’orgueil.

 

-          La deuxième c’est l’enfermement de Bayrou dans une image d’obstination excessive – la qualité devenant alors défaut. Il faut y faire très attention. Surtout si M. Hollande relève les défis, en reprenant les idées défendues par M. Bayrou sans le dire.

 

-          Je crains aussi que ne donner aucune orientation de vote –même en indiquant ne pas voter Sarkozy comme en 2007- serait en partie assimilable à une involontaire complicité envers Sarkozy. Et Sarkozy ne doit pas passer. M. Bayrou prendrait alors cet énorme risque.

 

 

J’ai d’ailleurs craint-il y a encore peu- que M. Bayrou soit tenté de se prononcer en faveur de Sarkozy –pour des raisons tactiques, ce qui ne lui ressemble guère-  mais la réaction justement virulente de M. Bayrou contre les déclarations du président sortant hier m’a rassurée. 

 

Considérer le rapprochement avec la gauche comme difficile et délicat mais nullement impossible.

 

La difficulté du rapprochement avec Hollande est double.

1. Il est évident que celui-ci ne reconnaîtra pas le caractère intenable de ses promesses. En revanche, il peut tout à fait reconnaître, qu’en cas de difficulté (croissance plus basse, etc) il s’adaptera (comme l’avait fait Valls face à F. Bayrou dans l’émission Des paroles et des Actes).

2. L'important, c’est la sauvegarde de l’indépendance de pensée de M. Bayrou et du MODEM. Qu’une approche pluraliste de la politique soit mise en exergue. Hollande me semble rassembleur, et ouvert aux idées de M. Bayrou même si la communication du candidat ne souhaite pour l’instant pas l’afficher. Sous aucun prétexte, le MODEM ne doit être perçu comme le vassal de la gauche.

 

En conclusion…

 

Ces difficultés évoquées me semblent surmontables. Elles me semblent ne concerner qu’un temps : celui de la campagne.

 

Il est pour moi une certitude : M. Bayrou et le MODEM ne doivent pas courir le risque de se trouver une nouvelle fois en marge, pour l’avenir du Centre et surtout pour l’avenir du pays. Les français –même s’ils n’en ont pas tous pleinement conscience- ont besoin de lui. Et de manière urgente ! Seule l’émergence d’une force Centre- gauche semble constructive et sensée dans cette période d’état d’urgence.

Signé: LQ

Publié dans BAYROU 2012

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